dimanche 10 juillet 2011

Les Derniers Jours

CHAPITRE 3

Février

Journal de Ny Hallet

Tout brûle, tout ne peut que brûler. L'enfer est là, palpable contre moi et je l'embrasse. J'ai enjambé des corps vides de sang. J'ai pleuré pour les âmes des pauvres lutteurs, ceux qui désiraient mourir au lieu de renoncer. Et d'ailleurs je vais mourir aussi. Le couteau dans le ventre et les tripes dans la sciure de bois. Pourquoi les hommes se conduisent-ils ainsi ? Voler au secours des âmes perdues ? Qui viendra à mon secours ?

Du besoin et des larmes, j'entre dans la nuit des nouveaux conquérants, je suis un explorateur, et je connais déjà l'extraordinaire pays, mon pays. Je ferai don au monde de mon savoir. Du sable et les vagues violentes par dessus mon corps de marbre, rien de plus solide face aux mécréants, aux voleurs d'âme, aux voyeurs de la médiocrité. Je suis un guerrier de l'éternité, un voyageur sage. Je regarde et j'écoute, je goûte et je touche, toute la puanteur des rues de Leïan qui rentre dans mes narines comme un violeur d'honneur.

Qui saura sauver la terre de mes ancêtres ?

Et toutes les choses qui tournent dans ma tête, les convictions, j'ai parlé avec lui, le créateur, le sage parmi les fous, la lumière. Je suis la lumière. Les mots qu'il m'a dit sont les mots de la connaissance puisqu'il regarde tout, écoute tout, goûte et touche toutes les activités humaines. Il fait de moi son égal. Pas de plus noble destin. Mon amour, toi aussi tu savais quelle force déployer, quand faire et quand se taire, j'ai appris auprès de toi, tu m'as nourri et enseigné la vie. Les femmes d'ici perdent leur dignité, les hommes d'ici perdent leur honneur.

Pourquoi fuir la vérité et la lumière ?

Quand je marche dans les rues de ma ville je vois les mendiants qui s'allongent par terre pour quémander. C'est devant Dieu que l'on s'allonge, seulement devant Dieu. Je vois des femmes qui proposent leur corps pour quelques pièces, je vois la saleté et la misère, où sont les soldats de ma terre ? Où est leur fierté ? Il faut que quelqu'un les relève et leur montre le chemin de la vérité. Ce pays est devenu celui des charognards, il y a ceux qui exploitent la misère des autres et il y a ces autres, les gueux.

Ma terre est retombée au Moyen-Age, la drogue fait des hommes et des femmes des serviteurs, peut-être que nul ne peut être remis dans la lumière, peut-être faut-il détruire les générations perdues, ces fins de race immobiles qui ne savent même pas qu'ils sont déjà morts. Construire une nouvelle nation sur les fondements des premières générations, élever les enfants encore vierges de cette boue ignoble et les faire devenir des hommes et des femmes dignes d'un peuple choisi par Dieu.

Je suis prêt pour faire relever la tête et faire tomber celles qui ne peuvent être relevées.

Mon amour, tu voyages encore vers la chaleur quand moi, je vis dans la poussière. Au dessus de nos têtes les nuages se rejoignent, Dieu est en colère, nous avons trahi sa confiance, je suis prêt pour le sacrifice. Détruire puis construire. Des écoles et des temples, servir Dieu et la nouvelle Nation.

Ma terre redeviendra la terre des gens de DIEU.

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